à la ligne
ÉVÉNEMENT PASSÉ
" À l'abattoir, j'y vais comme on irait à l'abattoir. "
Joseph Ponthus
En entrant dans la lecture de À la ligne de Joseph Ponthus, j'ai ouvert la porte sur une réalité qui m'est inconnue : la vie d'un travailleur intérimaire. Immédiatement j'en ai été saisi, ce monde-là existe, comment avais-je pu l'oblitérer, ne pas le voir, ne pas le penser. C'est en découvrant cette réalité, pourtant bien tangible et terriblement incarnée, qu'une petite honte au fond de moi s'est allumée comme pour me ramener au réel bien concret de l'homme à qui l'on dit, sans considération, qu'il n'a qu'à traverser la rue pour trouver du travail. Le quotidien de ces heures qui défilent à la chaîne sur les lignes d'usine où le monde ouvrier d'hier a laissé place à l'anonymat de l'intérimaire. Il y a dans À la ligne toute cette ingéniosité invisible pour survivre à la tâche, faire le boulot au mieux, au plus vite et si possible à l'économie. La langue de Joseph Ponthus contient toute la force poétique de son combat pour arracher au temps du travail le peu de temps qu'il reste pour l'écrire. Julien Pillet
Distribution
• Lecture Julien Pillet • Collaboration artistique Michel André • Texte À la Ligne de Joseph Ponthus • © Éditions de La Table Ronde, 2019
Crédits de production
Production Théâtre La Cité / Biennale des écritures du réel.
La lecture sera suivie d'une projection :
Entrée du personnel
Un film de Manuela Frésil, France, 2011, 59 min
Ce film a été réalisé à partir des récits de vie des ouvriers des grands abattoirs industriels.
"Au début, on pense qu’on ne va pas rester. Mais on change seulement de poste, de service. On veut une vie normale. Une maison a été achetée, des enfants sont nés. On s’obstine, on s’arc-boute. On a mal le jour, on a mal la nuit, on a mal tout le temps. On tient quand même, jusqu’au jour où l’on ne tient plus. C’est les articulations qui lâchent. Les nerfs qui lâchent. Alors l’usine vous licencie. À moins qu’entre temps on ne soit passé chef, et que l’on impose maintenant aux autres ce que l’on ne supportait plus soi-même. Mais on peut aussi choisir de refuser cela."
Distribution
Auteur-réalisateur Manuela Fréseil • Image Jean-Pierre Méchin • Son Xavier Griette, Yves Lasiné, Louis Boulloche • Montage Marc Daquin • Production-diffusion Ad Libitum, Mil Sabords, Yumi Productions, Nantes - TV câble • Participation CNC. Aide à l'écriture, CNC. Contribution financière au court métrage, Conseil général des Côtes-d'Armor, Mission pour le patrimoine Ethologique, Périphérie - Cinéastes en résidence, Procirep, Région Haute-Normandie, Région Pays de la Loire • Organismes détenteurs ou dépositaires Ad Libitum, ADAV, Images de la culture (CNC), Shellac, Universciné
Crédits de production
Production Ad Libitum, Mil Sabords, Yumi Productions, Nantes - TV câble. Participation CNC. Aide à l'écriture, CNC. Contribution financière au court métrage, Conseil général des Côtes-d'Armor, Mission pour le patrimoine Éthologique, Périphérie - Cinéastes en résidence, Procirep, Région Haute-Normandie, Région Pays de la Loire. Organismes détenteurs ou dépositaires Ad Libitum, ADAV, Images de la culture (CNC), Shellac, Universciné.
Infos
06 14 13 07 49
10€ - 5€ - 3€
Dès 14 ans
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Laboratoire artistique du Théâtre La Cité
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54 rue Edmond Rostand, Marseille 6e