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La compagnie

Origines

La compagnie D’ici Demain a été crée en 2022 par Michel André dans la continuité du projet du Théâtre La Cité, lui-même issu de la compagnie de la Cité. Michel André, metteur en scène, et Florence Lloret, cinéaste documentaire ont fondé la compagnie de la Cité en 1994, d’abord installée dans le quartier du Panier. Elle est alors accueillie en résidence au Théâtre du Merlan, scène nationale implantée dans les quartiers Nord. Michel André met en scène avec des habitants de Marseille Le chemin des possibles et En ces temps incertains, à partir d’une commande d’écriture faite à l’auteur australien Daniel Keene.

En 2005, le Théâtre La Cité ouvre ses portes et prolonge le projet de la compagnie de La Cité. Il se construit autour d’une démarche que l’on pourrait qualifier de théâtre documentaire avec la création des spectacles Rue des Muguets, Nous ne nous étions jamais rencontrés, Jusqu’ici tout va bien, L’alphabet des oubliés. C’est dans ce cadre que le terme d’écritures du réel fait son apparition, plus ouvert et fidèle que celui de théâtre documentaire à ce qui se joue sur le plateau dans leurs créations. Les spectacles de Michel André échappent au témoignage pour mettre en jeu le processus de recherche et d’enquête en lui-même. Le Théâtre La Cité invite alors d’autres artistes de toutes disciplines, intéressés par ces écritures, à collaborer et il ouvre en parallèle le champ de la création aux habitants de la ville en créant les Ateliers de La Cité. Régulièrement, des philosophes, des chercheurs, sont invités au théâtre. Une articulation art et société s’expérimente et prend forme.

C’est ainsi au Théâtre La Cité que s’invente la Biennale des écritures du réel dont la première édition a lieu en 2012. Le Théâtre La Cité y mêle ses propres productions nées sur le territoire et les créations de Michel André, à celles d’écritures venues d’ailleurs.


Matières en travail

La compagnie D'ici Demain est créée en 2022 dans cette continuité, pour porter les créations de Michel André et leur permettre une plus grande visibilité ainsi qu’une autonomie vis à vis du Théâtre La Cité. Le travail de compagnie se construit à partir d’histoires vraies, d’écritures de l’intime, d’une réflexion sur notre présent et d’un croisement entre les sphères du spectacle vivant et des sciences sociales. Il s’articule autour de trois axes :

• Un cycle de conférences théâtralisées à destination de la jeunesse en collaboration avec un chercheur ou un penseur. Ainsi le spectacle Ne laisse personne te voler les mots (2017-2020), premier volet du projet « Jeunes à vif », questionnait les crispations identitaires actuelles et l’histoire du Coran, à partir de l’histoire vécue de Selman Reda et en collaboration avec l’islamologue Rachid Benzine. Le Pas de l’Autre, deuxième volet « Jeunes à vif », porte sur les migrations induites par le changement climatique en collaboration avec le chercheur François Gemenne. Le troisième volet s’intitule La Machine c’est moi et se construit en collaboration avec le penseur Fabian Scheidler, auteur de La fin de la Mégamachine, un essai philosophique et politique qui interroge l’histoire de l’Humanité au prisme de la notion de progrès.

• Des créations partagées invitant des publics non-professionels à investir la scène. En 2017, la création To Burn or not portait sur le monde du travail et ses métamorphoses et réunissaient enseignants, chômeurs, bénéficiaires du RSA, anciens urbanistes, artistes, journalistes, éducateurs spécialisés, cadres supérieurs autour de cet enjeu contemporain. Un nouveau cycle s’ouvre en 2022 sur la question de l’amour, traitée à partir de l’imaginaire cinématographique.

• Des solos intimes croisant art et société. Le spectacle À la ligne, construit à partir du texte de Joseph Ponthus, est initié en 2022 et sera produit à l’horizon 2024. Il interroge le travail à la chaine dans le monde de l’agroalimentaire.

Les écritures du réel sont le terreau poétique de la compagnie D’ici Demain. Elles sont plus que jamais des écritures d’aujourd’hui, en interaction avec la société dans lesquelles elles s’inventent. Elles sont aussi des écritures de la relation, de personne à personne. En se frottant à l’expérience du réel, elles fouillent les zones de mystère et d’invisible en chacun de nous et explorent l’infini d’une personne plutôt que la fixité du personnage.


« L’habitude la plus difficile à perdre, puisque c’était celle de toute une vie, serait celle que j’avais de m’écouter moi-même l’écouter. Cette manie risquait de réduire à néant les chances que j’avais de voir mon frère tel qu’il était. (…) Je devais, au moins pour un temps, cesser de me vivre en romancier. Je devais apprendre à écouter. Repartir de zéro, nettoyer les conduits, résister à l’identification trop facile, dominer l’envie de me tirer avec l’histoire de Robby et d’en faire la mienne ».

John Edgar Wideman, Suis-je le gardien de mon frère ?