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Chakaraka

Une lecture-récit issue d'une immersion dans une communauté Rom
2014

« Eric Cron est cinéaste, Sylvain Mavel, historien de l’art. Tous deux sont entrés dans un squat rom, ont rencontré les musiciens, fondé un orchestre et en ont fait un film. Une expérience que Michel André, malin, sait transposer : d’abord il leur a demandé d’écrire un texte qui travaille la frontière avec les roms, sur ce qui s’est passé humainement entre eux. Ensuite il confie leurs paroles à deux comédiens de ses ateliers qui savent dire et incarner sans excés. Il entrecoupe le récit d’extraits de films, laisse venir les anecdotes, l’émotion. Et la communauté rom prend vie, avec ses violences, sa musique, ses défis, ses trahisons, son amitié, sa chaleur, les filles trop jeunes pour danser ainsi, l’alcool et le mouton pendu la tête en bas. On dirait même qu’on goûte aux plats tant tout cela est proche, et l’on comprend les roms en ressentant à la fois la réalité de leur précarité, et la force de leur vie communautaire. Sans angélisme et sans fausse froideur, un théâtre du réel, mais qui s’écrit. » Agnés Freschel (Zibeline)

« Étrange mais tristement banale, cette histoire aurait pu se raconter à la première personne. Par un beau matin de septembre, un squat, la police, des rroms et leurs cabanes. Je…. Mais derrière la caméra, le « je » était déjà double : Sylvain le réalisateur bagarreur et Eric l’historien d’art adepte de l’image fixe. Entre eux, une histoire d’amitié qui s’élance vers un documentaire sur la culture rrom, ses zones d’ombre, ses beautés tapies sous les amas de décombres et de persécutions. Mais très vite tout bouge, ça se bouscule.

Nous deux, ce sera 3 ans de tournage dans un squat de Bordeaux. Nous, ça devient Gaucho le chanteur ferrailleur, Ivo le guitariste tatoué, Mamie Pavlina l’épicière en chef, Biser le caïd aux dents en or, Nayden le poète à la clarinette. Nous deux, désormais, ce sont les autres en nous, ce sont eux. Notre univers a basculé. Des cafés trop forts qui vous explosent l’estomac, des bagarres, des demandes en mariage, des moutons dans une Super 5 rouge, un orchestre à en perdre la tête, des filles trop maquillées, une joie immense, des larmes, beaucoup de colère, des images, des sons, des paroles, et encore des images, des sons, des paroles, et plus rien ne sera comme avant. Rivière sans retour ! Nous voulions filmer, simplement, humainement, les yeux dans les yeux. Les producteurs nous disaient bien de « garder de la distance pour mieux approcher le sujet » ! Mais nous, nous avons bu, mangé, dansé, pris des coups, construit des cabanes, écouté des histoires. Nous avons vécu autrement. Nous n’étions plus seulement derrière notre caméra. Projetés, nous nous sommes retrouvés sur la scène, la caméra au sol. Cette histoire plurielle n’est plus la nôtre. Expérience de vie, elle n’appartient à personne ou à tout le monde. » Eric Cron & Sylvain Mavel


Distribution/production

Mise en scène Michel André / avec Fayçal Benzine et François-Dominique Blin / d’après un récit de Eric Cron & Sylvain Mavel • Production Théâtre La Cité