20 November
ÉVÉNEMENT PASSÉ
Lars Norén nous offre l’opportunité de voir et d’entendre, une heure durant, le jeune homme de 18 ans qui s’apprête à commettre un massacre dans son lycée d’Emstetten en Westphalie.
Le dramaturge s’est longuement documenté sur cette tuerie survenue en 2006 : il a compulsé le journal intime de l’adolescent, ses posts sur les réseaux sociaux, visionné la vidéo qu’il a tournée avant de passer à l’acte… Dans un monologue à nu et sans répit, il dit les humiliations subies, sa haine de l’institution, son sentiment d’être piégé. Entre manifeste et soliloque, il élabore une théorie politique pour justifier le geste à venir tout en révélant ses écorchures intimes.
« Je n’ai pas a priori fait de lien entre la violence décrite chez cet adolescent et celle des attentats terroristes, mais je pense que des mécanismes similaires sont à l’oeuvre. Les meurtriers solitaires des lycées et les jeunes djihadistes ont pour point commun d’être des outsiders. Je suis peut-être naïve mais, à mon sens, si les jeunes se sentaient plus intégrés, les probabilités que certains d’entre eux commettent des tueries diminueraient. C’est la marginalité et l’exclusion qui rendent possibles de tels passages à l’acte. Je pense que c’est un point crucial de cette pièce. »
Sofia Jupither dans un entretien du Festival d’Avignon où le spectacle était programmé en 2016.
• Mise en scène Sofia Jupither • Texte Lars Norén • Avec David Fukamachi Regnfors • Traduction Katrin Ahlgren • Scénographie et costumes Erlend Birkeland • Lumière Ellen Ruge et Robert Hvenström • Musique Wir sind wir Paul van Dyk et Peter Heppner de l’album My Hart of stone • Production Jupither Josephsson Theatre Company • En co-réalisation avec le ZEF (Merlan)